Drame de Strépy : le Parquet s'exprime après la reconstitution
Publié le 31 mars 2023 à 17:45 - Mis à jour le 31 mars 2023 à 16:47Ce matin, le Parquet de Mons a tenu une conférence de presse pour faire le point sur cette reconstitution qui s’était terminée quelques heures plus tôt.
Part respect pour le secret de l’instruction, peu de détails ont été donnés sur les résultats de cette reconstitution mais les magistrats ont pu livrer quelques informations sur son déroulement et les suites de l’enquête.
Le procureur du Roi de Mons Vincent Macq et le porte-parole du Parquet, Damien Verheyen ont précisé que les résultats et conclusions de la reconstitution étaient couverts par le secret de l’instruction. Néanmoins, ils ont pu préciser qu’elle ne portait que sur une partie du dossier, à savoir le décès qui a entrainé l’inculpation du conducteur pour meurtre.
« C'est la juge d'instruction qui détermine sur quoi porte la reconstitution pour des motifs de nécessité. Est-ce qu'il y a d'autres moyens qui permettent d'obtenir le même résultat ? Est-ce que techniquement, il est possible de reproduire certaines phases pour obtenir des réponses ? Voilà, c'est laissé à l'appréciation de la juge d'instruction, précise Damien Verheyen, le porte parole du Parquet.»
La voiture, le conducteur et 4 figurants étaient sur place dans un premier temps. Le passager qui a aussi mis en place sa version des faits. Les deux inculpés ne se sont pas croisés.
« Lors d'une reconstitution, chaque partie participe à la reconstitution seule. Et donc le but, c'est vraiment de fixer matériellement la version de cette partie. Et puis ultérieurement, cette version devra être confrontée aux autres éléments qui ont déjà été déposés au dossier et éventuellement les éléments qui doivent encore être ultérieurement déposés au dossier. »
Les autres éléments du dossier, ce sont entre autres les 500 auditions de témoins et membres des services de secours, l’analyse des gsm, de la vidéo prise par le conducteurs en conduisant (dont le Parquet ne peut révéler le contenu) et les données livrées par la BMW dont la puissance avait été modifiée.
« A l'heure actuelle, les données du véhicule ont été extraites pour partie par la PJ de Mons, pour partie par le fabricant en Allemagne. Ce sont évidemment des données brutes qui doivent être intégrées à l'expertise en roulage et la vitesse réelle du véhicule ne pourra être déterminée avec précision que quand l'expertise en roulage sera déposée. »
Le Parquet confirme cependant que la voiture roulait à plus de 150 km/h, de l’aveu même du conducteur.
Les magistrats ont souligné la grande dignité des familles lors de la longue reconstitution et les moyens mis en œuvre pour les encadrer pendant les opérations de cette nuit. D’autant plus que le timing peut leur sembler particulièrement lent.
« Il est prématuré de se prononcer sur les délais et sur la juridiction qui aura à juger du dossier. Mais néanmoins, les victimes ont toujours l'opportunité de demander l'accès au dossier pour constater l'avancement de l'enquête, le cas échéant, en étant accompagné de leur conseil ou du service d'assistance aux victimes qui les épaules depuis les faits. »
Les inculpations de non-assistance en personne en danger du passager, d’homicide involontaire pour 5 décès du conducteur et de meurtre pour un 6ème pourraient donc n’être que provisoires.